Il ne reste que 2 semaines pour découvrir l’extraordinaire exposition Er Xi – « Air de jeux en français » – de l’artiste chinois Ai WeiWei, au Bon Marché Rive Gauche, qui s’achèvera le 20 février prochain.
Né en 1957 à Pékin, à la fois sculpteur, architecte, photographe, commissaire d’exposition, blogueur… Ai Weiwei est devenu un incontournable de l’art contemporain au plan mondial, et il est sans doute l’un des plus éclectiques de notre époque.
Dissident farouche du régime communiste chinois, il s’est notamment fait connaître aux Etats Unis et en Europe par des installations monumentales, souvent provoquantes et subversives, pour dénoncer la politique culturelle destructrice qui sévit dans son pays, mais aussi, plus largement, pour pointer des injustices comme par exemple l’actuel drame des migrants.
Au Bon Marché, Ai Weiwei nous transporte toutefois dans un univers bien différent :
Dans les dix vitrines de la rue de Sèvres, Ai Weiwei a disposé 10 tableaux évoquant les légendes de l’antiquité chinoise décrites dans le Shan Hai Jing ou Livre des monts et des mers, ou encore l’art du XXe siècle et des allusions à son travail et certains événements de sa vie.
Au centre du magasin, par contre, se déploie sous nos yeux ébahis la Chanson du Blanc, une envolée de 22 sculptures aériennes géantes représentant les dieux, déesses et démons du panthéon mythologique : renard à 9 queues, géant sans tête, serpent ailé, oiseau à tête d’homme, tortue, unipède à tête de bœuf… ou encore ce terrible – mais fragile – homme-dragon gisant, en 4 gigantesques morceaux, image positive dans la culture chinoise évoquant l’immortalité ou encore l’espérance. Un festival de chimères, curieuses et fascinantes !
On se laisse volontiers, en effet, charmer par la poésie de ce ballet aérien. Et c’est peut-être là que le génie artistique d’Ai Weiwei se manifeste le mieux : dans la délicatesse des armatures de bambou, finement recouvertes de papier de soie blanc, la maîtrise d’un savoir-faire ancestral qu’il met à notre portée, sans passer par la « case musée ». Et nous découvrons, stupéfaits, que le communisme n’aura pas réussi à écraser totalement une civilisation si ancienne, ni son sens de la beauté…
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